Croisière sur le Nil
- Elodie Basso
- 18 avr. 2023
- 8 min de lecture
Dernière mise à jour : 15 mars 2024

Durant 5 nuits nous aurons vogué d'Esna à Assouan au rythme lent du Nil.
Sur notre magnifique dahabeya, entre luxe et authenticité, nous nous laissons porter au gré du vent et de notre exceptionnel équipage.

Ce grand bateau rien que pour nous !
En réservant la croisière je m'attendais à vivre une expérience originale un peu à la roots dans la même veine que le camping en Tanzanie.
Quelle n'est pas ma surprise quand nous arrivons sur la berge où est amarré le bateau.
Il est bien plus grand que prévu, d'une beauté rustique incontestable. Le salon sur le pont invite à la détente, les chambres sont petites mais délicieuses (à part notre lit qui aura été une vraie torture pour mon dos durant 5 jours)
Et l'équipage ... Huit personnes absolument adorables. De l'aide-cuisinier au capitaine en passant par l'intendant ; une vrai mère pour nous ; tous aurons été à nos petits soins.
Voila donc le cadre dans lequel nous avons vécu ces 5 jours de croisière.
A bord le programme ne varie que peu, petit déjeuner gargantuesque durant la navigation, excursion, retour au bateau pour le déjeuner et petite après-midi détente.
El Kab

Notre première matinée sera consacrée à El Kab et ces tombeaux rupestres. La falaise en est criblée et il s'en découvre chaque jour. Ici rien d'aussi extravagant qu'à la vallée des rois puisque ces tombeaux n'étaient pas destinés aux pharaons mais au personnes importantes vivant dans le coin.
Avant de continuer à m'étendre sur nos découvertes culturelles il faut que vous sachiez que nous avons perdu Madmoud ! Et oui, durant ces 5 jours nous avons avec nous un nouveau guide. Yasser est certe très gentil, porte sur la vie un regard philosophique touchant mais il est nul à chier comme guide !
Voilà c'est dit.
Vous vous rappelez comme nous taquinions ce pauvre Madmoud qui nous avez épuisé et bien je vous le dit nous allons le regretter sévèrement pendant 5 jours. Bon l'avantage pour les filles qui commencent a en avoir un peu marre des temples c'est que les visites sont carrément plus rapides et les moments détentes beaucoup plus long.
Mais pour nous quelle frustration !!!
Et sur le bateau le moins qu'on puisse dire c'est qu'il n'est pas envahissant. A peine les repas terminés il part s'enfermer dans sa chambre, un vrai ninja :) Heureusement le capitaine s'occupe de nous divertir et "notre mère" de pourvoir au moindre de nos désirs.
Cet parenthèse mis à part direction Edfou
Edfou

C'est le plus grand temple d'Egypte et le mieux conservé. Pour nous y rendre malheureusement ce sera en calèche. Chose que l'on s'était interdit jusqu'à présent mais le temple étant loin de notre lieu d'amarrage impossible de faire autrement.

C'est une véritable épopée ! Les rues comme au Caire sont saturées de moyen de transport en tout genre, camions, voitures, charrettes, ânes, piétons ... Ca cri, ça klaxonne à tout va, ça bourdonne comme une ruche en ébullition c'est vraiment impressionnant on en prend plein les yeux et les oreilles :)
Le temple est immense mais le site en lui même plus petit que Karnak. Yasser nous fait faire un tour rapide aux explications succinctes et des plus évasives avant de nous laisser quartier libre pour déambuler et prendre des photos.
"Prenez votre temps les chéris, je vous attends la bas, rendez-vous dans... un quart d'heure " Ouais bon un quart d'heure c'est à peine le temps de faire la pièce principale alors prenez le temps les chéris, mon cul !
Le premier jour ça nous à choqué après on à fait contre mauvaise fortune bon cœur et on a prit le parti dans rire.



Le bébé à sa maman :)

De retour à bord c'est détente et farniente. Les paysages défilent ainsi que les scènes de vie, pêcheurs sur leur petite barque aux techniques insolites, paysans à dos d'âne tirant des charrettes chargées de luzerne ou de canne à sucre ... C'est paisible, c'est beau.





Tantôt le Nil nous dévoile une facette de sa personnalité gorgée de vie, aux berges verdoyantes et à l'arrière plan foisonnant de dattiers gigantesques tantôt une facette bien plus aride aux collines asséchées et désertiques.


Le long de la berge où nous accostons pour la nuit un troupeau d'ânes blancs batifolent, nous décidons d'aller à leur rencontre. Si nos caresses se veulent timides dans un premier temps s'est sans compter sur notre capitaine qui nous rejoint et nous fait grimper dessus ni une ni deux. Une petite heure de franche rigolade pour tout le monde. On revit la scène de Djamel Debbouze sur Cannabis dans Astérix et Obelix



Ramadi

Ce matin sera consacré à la visite d'un charmant petit village. Balade dans les cultures à la rencontre des paysans travaillant dans leur champs de luzerne, canne à sucre ou dattier.
Tout le monde nous sourit, les enfants viennent s'agglutiner autour de nous, c'est plaisant et serein. Ici, personne ne vous demande de l'argent. On est loin du plateau de Gizeh ou des sites touristiques, le rapport à l'autre s'en retrouve changer, c'est vraiment très agréable.
Les champs sont quadrillés de canaux alimentés par le Nil qui permettent des cultures variées et verdoyantes alors qu'au loin le désert sans vie reprend ses droits. Au détour d'une allée une jeune fille sous un soleil ardent fait lever tranquillement les pains.
Les maisonnettes sont construites avec un mélange de briquettes et d'une sorte de boue, nous nous arrêterons boire un thé à l'hibiscus dans l'une d'entre elles. A l'intérieur, terre battue au sol recouvert de tapis, cuisine où se mélange le four, les lapins et les poules, c'est simple et épuré en meuble mais malgré tout ce bazar c'est propre. Dans la chambre des lits dépareillés, de simple tentures pour habiller les murs et au salon un antique poste de télévision.


La cuisine
C'est modeste, même plus que ça pour nos critères mais d'après le guide la vie ici est sereine et paisible. C'est en tout cas l'impression que ça dégage. Loin de la ville, ils vivent ici en quasi autarcie. L'eau du Nil pour les abreuver, les cultures de la terre et la viande du bétail pour les nourrir. Tout ici à son utilité, la moindre plante n'est pas là par hasard.
Je ne m'aventurerai pas sur le sujet des droits de la femme ni de ceux des enfants bien sûr. Quand on sait (toujours d'après le guide) que dans ces petits villages les filles sont mariés et souvent enceintes avant d'avoir vu le jour se lever sur leur seizième années il est évident que le tableau n'a rien d'idyllique. Je ne vous parle même pas de l'excision qui serai encore d'actualité.
Bassaw

Ce deuxième petit village est en tout point identique. ici aussi le temps s'est arrêté, nous sommes propulsés au moyen âge.




Carriere de Silsileh

C'est ici qu'étaient taillées les pierres servant à la construction des pyramides. On est pourtant loin, bien loin du Caire.
Certaine pierre pouvant atteindre 30m de haut étaient découpées en un seul bloc pour la construction notamment des obélisques.


Maman a fait l'impasse, elle est encore bien malade pauvrette.
C'est inimaginable en pensant aux outils de l'époque et je ne vous parle même pas du transport jusqu'au Caire !
Cette carrière a été spécialement choisi parce que les pans de la falaise ne formaient qu'un seul bloc très dense permettent ainsi la construction d'un seul tenant de ses immenses structures.

Nous partons ensuite à la découverte du village et de la palmeraies de Farres. Balade d'une heure où en plus de découvrir les plantations de dattiers nous aurons pu voir des paysans travaillant à la confection de casiers en palmier.

La dextérité dont fait preuve le type est impressionnante. Seulement équipé dune machette, il taille à la vitesse de l'éclair de fines tiges de bois de palmier qu'il assemble ensuite pour leur donner la forme d'une caisse.

Nous rentrons ensuite au bateau et pour se faire utilisons le deuxième moyen de locomotion typique de la région le tuk tuk africain !
La navigation est rytmée par le montage de la voile, le souffle du vent, le défilement du paysage, la tranquillité du Nil et l'appel, incessant et ponctuel, à la prière.
Je n'en ai pas encore parlé mais c'est hallucinant, l'équipage doit prier à peu près toutes les heures ! A ce rythme là ce ne sont plus des hommes pieux mais de véritable saints !

Petite séance devoir sur le Nil, dur, dur :)
Pour parfaire cette journée, nous la clôturerons par une une baignade. Une grande expérience tant au niveau de la tenue de bain que des fous rires qui s'en suivront.

Notre petite plage privée


Encore une fois le capitaine aura été un amour et aura fait de cet instant un beau moment de partage. Notamment quand il aura mis François à l'eau ou lorsque il aura enterré les filles dans le sable.
Vous connaissez tous l'aversion de Thaïs pour cette matière qui colle et qui gratte. Et bien là, pas une seule réflexion n'aura franchi la barrière de ses lèvres. Si c'était nous qui nous étions amusés à faire ça elle nous aurait renié sur le champs !
De retour sur le bateau, c'est François qui prendra la barre jusqu'à notre point d'amarrage pour la nuit.

Il prend son rôle très au sérieux !

Notre petit coin de paradis pour la nuit

Kom Ombo

Seul temple dédié au Dieu crocodile.
Directement accessible depuis la berge, il se fait rapidement.



Un petit tour au musée du crocodile momifié et nous voilà partit.
Daraw

C'est jour de marché dans cette petite ville. Nous nous y rendons à bord du troisième et dernier véhicule typique. Le petit camion benne couvert, ca nous rappelle zanzibar ...


Darrow c'est comme au Caire, saturé de bruit, de monde et d'odeur. Tous les sens sont sollicités surtout au marché aux dromadaires. Une expérience forte qui nous aura tout de même un peu choqué. Surtout Thaïs qui est très sensible à la détresse animale. Les dromadaires ont tous une patte complètement replié sur elle même pour éviter qu'ils ne s'enfuient, du coup ils marchent sur trois pattes, ça nous tord un peu l'estomac.

Ici le dromadaire sert de moyen de déplacement dans le désert, de locomotive dans les champs et bien sûr de repas dans les restaurants. Pour ce dernier point nous n'aurons pas tenté l'expérience. On préfère les voir en vrai plutôt que dans l'assiette.


Le prix de l'animal est fixé à sa dentition, beaucoup de dent, beaucoup d'argent !
Et les acheteurs ayant fait affaire repartent tranquillement avec leur cargaison à pieds ou en camion !


On ira ensuite faire un tour au marché et déguster au détour d'une ruelle une boisson chaude typique d'Egypte.
Des graines bouillies dans de l'eau à l'aide d'un petit réchaud. Nos culs vissés sur des chaises métaliques à même la rue, nous devenons l'attraction touristique de cette journée.
C'est du Made in Egypte garantit.

Les enfants tout sourire viennent saluer les filles, les gens se moquent gentiment de nos voiles de travers, on dénote dans ce tableau de vie quotidienne.
Sur le retour les rues sont toujours aussi bondées et anarchiques, des camions benne emplient de dromadaire nous double, des fourgons remplit de canne à sucre se font dévaliser au passage ferroviaire. Et nous dans ce capharnaum nous en prenons plein la vue.

Les jours défilent malheureusement bien plus vite que la langueur du Nil. C'est déja la dernière soirée.
Nous aurons droit à une petite fiesta avec l'équipage où nous aurons rit et danser au son des tam-tam et de la voix du capitaine qui décidément à plus d'une corde à son arc !
Demain départ à 3h30 direction le site d'Abu Simbel.
Bonne nuit la famille
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