Assouan
- Elodie Basso
- 19 avr. 2023
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 14 mars 2024

Alors je vais être tout à fait honnête je n'ai pas apprécié !
Ca m'arrive rarement mais franchement là pour moi c'était 2 jours de perdu.
Assouan qui est la grande ville la plus au sud de l'Egypte est un savant mélange d'égyptien et de Nubien. J'en avais lu beaucoup de bien sur internet, plus tranquille, plus paisible, plus colorée ... Enfin, moins étouffante que Le Caire !
Franchement que nenni !!!
C'est du pareil au même. La ville est saturée de pollution (j'ai trouvé l'air irrespirable), grouille de monde, nous bombarde d'informations, de bruit, d'odeur, le tout sous un soleil de plomb.
Pourtant ça avait bien commencé ...
Temple de philae

Nos premiers pas étaient prometteurs. Nous arrivons tôt le matin pour une dernière visite en compagnie de notre merveilleux / affreux (barrer la mention inutile) guide.
Le temple de Philae dédié à Isis est construit sur un petit ilot du même nom. Pour y accéder, un petit tour en bateau très agréable, la vue sur le temple depuis le Nil est magnifique, l'air est doux, le soleil brille, notre première impression est fabuleuse.


Les Nubiens que nous croisons sont accueillants et charmants, les vendeurs ne sont pas insistants, les touristes se font rares. Le paradis !



Le temple n'est pas immense mais sa proximité avec l'eau en fait un de mes préférés et le rend très photogénique. Un rapide tour avec notre guide comme d'habitude et nous voilà lâchés en autonomie pour profiter pleinement de la balade et du paysage.

Nous nous arrêterons ensuite déguster un bon repas dans un restaurant typique nubien accessible uniquement en bateau. Il est la seule construction sur ce rocher au milieu du Nil.
Etonnant !

L'architecture de la bâtisse est bien différente du reste de l'Egypte et le style nubien tout en couleur et en arrondi égaye le paysage désertique de cette partie de l'Egypte.

Vue depuis le resto
Bon, clairement notre guide aura clôturé sa prestation en nous arnaquant avec ce resto puisqu'il s'est empressé d'aller payer, pour nous refacturé la note à 15 € par personne. Quand on sait qu'on mange pour 5€ par ici, une petite envie de le noyer nous titille les mains.
On ne se laisse pas démoraliser pour autant et enfin libre de nos mouvements nous partons à la découverte de notre hôtel.
L'île Eléphantine

Décrite sur la toile comme un petit ilot paradisiaque, coloré, relaxant, bien loin de la foule du centre d'Assouan, l'envers du décor fait mal aux yeux ...
Pour nous rendre à notre guesthouse au charmant nom de Bob Marley guesthouse :) Il faut donc emprunter des barques taxi qui font la navette entre la ville et l'île. On se débrouille comme des chefs, en galérant un peu tout de même parce que le quai se situe bien en contrebas et qu'il nous faut descendre un bel escalier bien pentu avec nos grosses valises (surtout celle à maman qui pèse toujours 2 ânes morts). Mais on fini par y arriver. Ici, personne ne te propose de l'aide en vue d'un bakchich, alors qu'au Caire ou à Louxor ils auraient été au moins vingt à nous sauter dessus, là tu te débrouilles seul. Et bien pour une fois on aurait bien apprécié de laisser un pourboir :)
Ah, les joies de la contradiction féminine !!!
Une fois à bord, les hommes d'un côté, les femmes de l'autre nous profitons de la courte traversée avant d'affronter à nouveau la galère du débarquement.
Ma première impression de l'île ne reflète pas vraiment les récits dont je m'étais abreuvés avant le départ. Si les gens sont très accueillants l'île parait sale et pas des plus agréable. Mais qu'à cela ne tienne, il en faut plus pour nous abattre ! Peut-être le quart d'heure de marche à trainer nos valises sur des chemins de terre qui rendent obsolète les petites roulette de nos bagages, le tout sous une chaleur étouffante et sous les odeurs de détritus ?
Voilà, voilà, le ton est donné.
Pour le guesthouse, l'accueil est convivial, les chambres désuètes et minimalistes mais propre et le roof top vraiment très sympa. En plus, ici, ils servent de la bière alors que demande le peuple ?

Peut-être une douche qui ne soit pas sur le palier et qui dissocie le coin bain du coin wc ?
Et oui, les douches nubiennes permettent de se laver en faisant caca ! C'est génial, et un gain de temps non négligeable il faut l'avouer. Par contre pour garder le papier cul au sec faut être un peu ingénieux :)
Trêve de plaisanterie rien de dramatique, on a connu pire.
Clairement pour cette première journée si notre avis sur l'île et Assouan n'était par merveilleux il n'en était pas moins catastrophique.
Et bien que la nuit porte conseil elle apporte aussi son lot de déconvenues.
Après une bonne nuit de sommeil et un petit déjeuner copieux nous partons donc à la découverte de l'ile.
Le village en lui même est sale, il pu, et n'a aucun charme.
J'ai mis les plus belles et je vous fais grâce des odeurs :)
Les bâtiments sont à l'abandon et les façades colorées tant attendue ne sont qu'un mythe. Il y en a bien une ou deux qui se battent en duel mais ça s'arrête là.
Les berges par contre sont charmantes, la navigation des petites felouques sur toile de fond de dune de sable crée un tableau magnifique.
Je suis un peu dur avec cette île parce que si on omet le village les paysages sont de toute beauté.


Nous abandonnons donc le centre au profit du rivage et nous nous lançons dans le tour de l'île. Des maçons assemblent tranquillement des briquettes en vue de la construction de nouveaux étages, des charpentiers retapent les coques des bateaux, le gardien du phare nous permet une petite ascension au sommet avec une vue à 360° magnifique.

Côté Nil

Côté village
Petite anecdote, pendant que nous gravissons les marches délabrées et absolument pas réglementaires du phare au péril de nos vies, maman, restée sur le plancher des vaches en compagnie du gardien se retrouvera à faire la causette dans un anglais/egypto-français approximatif et se verra offrir un thé de la mort qui tue dans un verre dont l'hygiène rendrait malade un lépreux :) inutile de préciser qu'à ce moment là elle n'avait pas très soif :)

Nous poursuivons notre balade à travers des ruines en pleine fouille qui seraient sans doute les vestiges d'un ancien village, nous nous perdons légèrement, revenons sur nos pas, et finissons dans une espèce de grotte qui donne sur le Nil et qui devait servir naguère d'embarcadère quand la poisse nous tombe dessus.

Un gardien nous alpague et nous demande notre ticket.
Ticket ? quel ticket ? Oui, bon, le site que nos venons de traverser étaient apparemment payant et maintenant que nous l'avons terminé ce saligo veut nous faire payer.
Encore une fois nous nous ferons bien arnaquer car sous prétexte de nous faire payer moins cher il nous demande de le régler en direct. Alors moins cher je suis pas sûre et surtout, alors qu'on avait enfin trouver la sortie du labyrinthe il nous renvoie à l'entrée du site.

Clairement on en peu plus, il fait chaud, on a soif, on décide de tenter la traversée du village et encore une fois on se fait alpaguer par un charmant monsieur.
Le papi bien sympa qui se présente comme le chef du village et qui va nous aider à rentrer à notre hôtel en nous dépouillant par la suite d'un montant scandaleux en guise de bakchich que nous refuserons fermement.
Cette fois, raz la casquette retour au bercail pour une bonne sieste et une délicieuse bière.
Assouan
Pas de photo pour la ville d'Assouan
Cependant, comme on est en voyage "culturel", que François et Martine ne supportent pas de rester à l'hôtel et que la vue sur Assouan depuis le rooftop du guesthouse nous renvoie une image absolument charmante de cette ville, maman et moi décidons de les accompagner pour une balade de l'autre côté du Nil.
Hum ! Vous sentez l'erreur ?
Voilà, voilà, parce que Assouan n'a rien de charmant, l'air est irrespirable et le chaos reigne ici comme au Caire. Moi qui rêve de tranquillité et de calme j'en prends pour mon grade. Je confirme, je déteste les villes !
Nous longeons l'avenue sur un bon kilomètre en direction de l'hôtel Old Cataract (celui ou Agatha Christie a écrit son fameux roman "Mort sur le Nil") dans l'espoir de profiter de la vue et du bar mais malheureusement nous nous ferons refouler. Nous repartons donc en sens inverse dans l'espoir de choper une navette et de nous rendre à nouveau sur l'île Eléphantine à l'extrémité Est afin de nous rafraichir au luxueux hôtel Movenpick mais le trajet est catastrophique. On se fait harceler à tout va et nous découvrons ici pour la première fois l'insistance des enfants qui font la manche sous ordre de leur chère maman qui tout de noir vêtu des pieds aux narines mendient sur le trottoir. Ils agressent, s'accrochent au tee-shirt de François qui a beau hausser le ton n'arrivent pas à les déloger.
Bon j'exagère un peu, c'est pas non plus la guerre hein ! Mais notre bonne humeur et notre patience légendaire dans ce genre de situation en a un peu pris un coup. Surtout moi !
Enfin, on arrive tant bien que mal au nouvel embarcadère et choppons la navette gratuite de l'hôtel.
Je vous fais un peu le topo. Il est 19h, on est dégoulinant de transpiration, habillé comme des ploucs, harnaché comme des randonneurs et on se pointent comme des rois dans cet hôtel de luxe. J'ai rarement honte à l'étranger mais là je me sens clairement ridicule surtout quand on atterri, je ne sais pas trop comment, dans le restaurant panoramique où dinent des chinois et des russes (entrain de compoter sur la guerre en Ukraine :)) sapés comme jamais et clairement plus à leur place que nous.
Je vous passe le coup exorbitant de cet apéro improbable et nous voila sur le retour. Enfin !
Sauf que, c'était a prévoir, la noblesse ne se mélange pas à la populace alors impossible de rejoindre notre hôtel depuis ce coté de l'île puisqu'il est ceinturé de murs.
Retour donc à la case embarcadère, traversée en bateau, marche de 2 kilomètres, retraversée en bateau, marche d'un quart d'heure et ... Arrivée à notre hôtel ! C'était un coup à ce que maman nous claque entre les doigts l'histoire.
Avec du recul on en rit et ça fait partit des bons souvenirs mais sur le moment je tirai la gueule :)
Fin de notre aventure à Assouan, demain décollage pour Le Caire
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