#6 Le cratère du Ngorongoro
- DansNosBagages
- 26 févr. 2020
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 7 déc. 2024

C’est le parc emblématique de Tanzanie.
Cette cuvette de 152 000 km² ressemble à s’y méprendre à la représentation de ce que j’imagine être le fameux Eden.
Un après-midi de merde !
Parce que voilà, il faut bien qu’il y en ai un dans un voyage, et bien c’est celui-là.
J’aurais cependant préféré qu’il ne tombe pas sur la visite du cratère.
La matinée avait pourtant été parfaite mais le Saint des voyageurs en a décidé autrement.
Une longue route nous sépare de notre destination et à mi-chemin notre 4x4 se met à faire des gros bruits de raclement dès qu’on prend une bosse ou un trou. Nikson et Oscar décident de s’arrêter pour vérifier ce qu’il se passe et devant leur mine de « je ne vois pas d’où vient le problème » François décide de descendre du camion pour vérifier ce qu’il se passe. Heureusement qu’il est moins "pole pole Hakuna mata" qu’eux sinon on serait encore en train de tous se regarder dans le blanc des yeux !
Il apparaît donc très vite que la barre qui tient la roue arrière à l’essieu du camion a disparue et que la roue vient de reculer sur le garde-boue.
Fantastique ! Là ça craint.
Comme à leurs habitudes, l’entraide et la débrouillardise des tanzaniens va se mettre à l’œuvre.
Mais vous vous rappelez de leur tendance à la lenteur et bien elle aussi va être de la partie, parce que très vite une dizaine d’hommes entourent le camion et voilà que ça discute, ça parlemente, propose des hypothèses, des solutions (peut-être parlent ils même de la pluie et du beau temps, allez savoir on ne comprend rien au Swahili) mais personne ne tente la moindre action. On finira par se faire rapatrier avec Djamali au camp du cratère dans lequel nous devons passer la nuit, pendant qu’Oscar et Nikson cherchent une solution.
Pendant ce temps, je prend quelques photos !
En mauvaise langue que je suis nous n’aurons pas à attendre longtemps avant de les voir débarquer. Le camion roule avec une réparation Africaine à base de corde, de bois et de tube en métal.
Il nous faudra cependant patienter encore le temps que Nikson aille chez garagiste le plus proche pour une réparation digne de ce nom.
C’est donc à plus de 15h que nous décollons pour le cratère et sachant que celui-ci ferme à 18h nous trépignons d’impatience.
Le cratère.

C’est juste magnifique. C’est comme si le contenu de l’arche de Noé avait accosté ici en des temps reculés et que chaque couple de chaque espèce avaient proliféré. Toutes les variétés sont là, mélangées, éparpillées au petit bonheur la chance dans une profusion de forme et de couleur.
Les lions lorgnent les gnous, les zèbres broutent avec les impalas, les gazelles gambadent auprès des buffles et le tout est entouré d’un enclos de montagnes naturelles.
Époustouflant.

C’est comme un zoo géant sans barrières entre les différents animaux.
Malheureusement ce cratère possède des micros-climats. Si une partie du parc est ensoleillé l’autre subie les foudres de la pluie.
Alors au bout de seulement une heure de vagabondage notre chauffeur souhaite sortir du parc parce que les autres véhicules s’en vont.
Je suis affreusement contrariée, comme un bébé à qui on aurait retiré le sein de sa mère. Et vous me connaissez quand je suis contrariée !
J’essaye de parlementer pour que l’on retourne dans la partie ensoleillé mais notre guide nous dit « si on retourne dans le parc et que l’on s’embourbe alors que plus aucune voiture n’est dans le parc nous serons obligé de dormir dans la voiture ». Sachant que c’est arriver à une autre voiture de touriste la nuit dernière a Ndutu que voulez-vous que l’on réponde ? Forcement oui, mais croyez-moi, je le lâche les dents serrées et les lèvres scellées pour finir par bouder comme une enfant !
Fin de cette journée.
Désolé pour le manque de photo mais je pensais avoir le temps !
Le camp

Heureusement le camp où nous sommes à de l’eau chaude ; ce ne sera pas de refus après deux jours sans douche à se nettoyer avec des lingettes pour bébé ; et il a de la wifi donc on va positiver ce sera l’occasion de poster peut-être enfin un post.
C’est un camp semblable au premier ou nous avons logé dans la Seronera. Un champ en plein milieu de la nature qui surplombe le cratère, et deux bâtiments rudimentaires pour cuisiner et prendre les repas.
Les filles retrouvent Youtube avec joie et il est difficile de leur faire lâcher le téléphone pour aller se coucher.
Devant partir tôt pour Tarangire nous nous couchons de bonne heure. Mais malheureusement la nuit ne sera pas du tout réparatrice.
Mes chers amis les buffles mettront tout en œuvre pour me pourrir la vie.
Cette fois-ci nous aurons droit à tout un troupeau qui viendra brouter entre les tentes. Si en théorie un troupeau est moins dangereux que des buffles solitaires mon esprit lui n’arrive pas à le concevoir et lorsque l’un d’entre eux frôle la tente et que celle-ci se met à bouger je suis prise de panique et d’une angoisse incontrôlable.
Les filles dorment, François essaye de me raisonner mais c’est plus fort que moi. Lorsque j’entends le bruit de leur mastication, l’impact sourd de leurs sabots martelant le sol et les tremblements de la toile de tente, je les imagine piétinant le crane des filles dormant paisiblement à quelques centimètres de leurs immenses sabots.
Je dois l’avouer sans aucune honte j’ai même versé quelques larmes. Cette fois c’est trop pour moi ! Vous me connaissez, j’ai déjà peur d’un petit veau lors de la ferrade alors là c’est trop m’en demander !
Luna finira même pas se réveiller et s’est blotti l’une contre l’autre la boule au ventre que nous passerons une grande partie de la nuit à écouter le bruit incessant et horriblement stressant de leur mastication. C’est un peu comme le tic-tac d’une horloge. Lorsque vous l’avez dans la tête impossible de vous l’en faire sortir et de penser à autre chose !
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