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#7 Le Chiapas et ses rivières à couper le souffle

  • Photo du rédacteur: DansNosBagages
    DansNosBagages
  • 19 févr. 2018
  • 9 min de lecture

Dernière mise à jour : 7 déc. 2024



C'est pour ses rivières aux eaux turquoises, ses cascades impressionnantes et la découverte d'un autre Mexique que nous avons fait tous ces kilomètres pour arriver à Palenque.


Première impression très positive mais ...


Cascade de Misol Ha


Le paysage est radicalement différent que dans l'état de Campeche. Les champs cèdent leur place à une végétation tropicale des plus luxuriante, c'est vert, humide, les bananiers sont aussi gros et gras que les palmiers, c'est juste magnifique.

Ici c'est le pays de Maïs, des énormes champs poussent à flan de colline et une ribambelle de locaux, machette en main (The machette je précise !) transporte dans de gros sacs de toile qu'ils accrochent à leur front, les épis tout le long de la route. De 3 à 80 ans c'est le même spectacle, seul la dimension du sac varie. On est respectueux de leur courage parce que 'ici c'est vallonné, TRES vallonné et ils ne parcourent pas quelques mêtres...


Nous arrivons après une demi-heure à notre première cascade. C'est magnifique et pourtant elle ne fait qu'une dizaine de mètres de haut mais la puissance qu'elle dégage et déja phénoménale. Un petit chemin à l'arrière nous permet de passer derrière la cascade et c'est un voile d'eau qui nous sépare du reste du monde. Pour quelques pesos de plus on a même accès à une petite grotte qui s'enfonce sous la cascade. Ce n'est pas vraiment exceptionnel mais juste pour avoir le plaisir de voir Luna nous faire une petite crise de panique ça valait le détour (je sais je suis sadique mais elle nous fait mourir de rire)


Agua azul


La rivière et ses successions de petites cascades sont magnifiques et le bleu turquoise tant attendu et au rendez-vous bien que le ciel soit nuageux (Ouf ! Pas de pluie récemment donc pas d'eau boueuse). Vous serez sans doute déçu par les photos mais rien à faire le soleil n'a pas voulu nous faire la grâce de ses rayons.

Mais, des l'arrivée on se rend compte que l'endroit n'a rien de désert. Ce n'est pas vraiment les touristes qui peuplent le site, nous ne sommes vraiment pas nombreux, mais les locaux se sont implantés tout le long de la rivière et on envahit les lieux de petits baraquements à souvenirs. On est donc pris d'assaut des notre descente de voiture et vue le trajet que l'on vient de se taper, et bien, on est pas vraiment d'humeur (je vous raconterez le fameux trajet un peu plus bas).

On entame donc notre rendo à la découverte de la rivière, plus on s'enfonce plus les baraquements s'espacent et respirent la pauvreté. Les gens ; surtout les femmes et les enfants ; nous suivent littéralement à la trace pour nous vendre leurs produits. Nous finissons par acheter du pop corn et des bananes fritent mais cela ne les empêchent pas de nous relancer. A la fin, j'avoue, c'est moi qui suis prête à agresser une gamine. On essaye tout de même de profiter du paysage qui lui est magnifique et on continue notre chemin. Les enfants finissent par deserter les lieux et nous sommes enfin tranquilles quand un guide mexicains accompagné d'un groupe de retraités étrangers nous interpelle et nous explique qu'il ne vaut mieux pas continuer notre chemin ; un groupe de locaux bloquent le passage.

Je frôle la crise de nerf mais en bon parent de famille nous préférons rebrousser chemin alors que nous ne sommes qu'a la moitié du parcours.

Nous repartons donc en direction de San Cristobal un peu déçu (surtout moi qui attendais ça avec beaucoup d'impatience). Il est plus tôt que prévu mais nous nous consolons en nous disant qu'au moins on pourra se reposer à l’hôtel.

Oh! pauvre naïf que nous sommes, nous ne connaissons pas encore les routes du Chiapas.


Rouler entre Palenque et San cristobal


Fini la magnifique route 186 bonjour l'enfer de la 201.

Si durant les premiers kilomètres on rigole des routes sinueuses qui nous dévoilent un panorama magnifique à chaque courbe très vite nous ne rigolons plus du tout. La route est en piteuse état, par endroit elle est carrément effondrée, mais passe encore ! Le plus gros problème c'est le TOPE. Alors, je n'ai pas fait de faute d'orthographe et je ne parle pas du petit animal sympathique à la même consonance non, les TOPES (se prononce topé) ici, c'est des dos d’âne tout petit de largeur mais bien haut qui vous fracasse la voiture. Raison sans doute pourquoi l'on croise souvent des pneux éclatés sur le bord de la route.

Le Chiapas doit compter plus de Topes que d'habitants.

Le gps nous annoncé 3h30 de route nous en avons mis presque 5 parce que tous les 300 mètres environ il y a des ? Des ? Topes !!! Ca rend complètement dingue, impossible de dépasser les 30 kms heures alors que les panneaux affichent un bon 60 voir 80. Et le meilleur c'est quand on traverse un "zone de tope" alors là vous remercier le ciel d'avoir une automatique.

Durant tout le trajet on traverse énormément de petits villages qui vivent en totale autarcie, rien à des dizaines de kilomètres à la ronde et le seul moyen de locomotion des habitants et ces fameux picks-up couverts qui charrient aussi bien les humanoïdes, que les canidés ou du matériel en tout genre. Toute ce petit monde s'entasse à l'arrière et quand il n'y a plus de place, c'est pas grave reste le toit !

C'est tout la haut, au fin fond du monde civilisé, que nous avons eu droit à nos premiers barrages.

Essentiellement des enfants qui tendent des cordes au milieu de la route pour nous forcer à nous arrêter et nous vendre quelques bricoles que nos pauvres estomacs européens seraient bien en mal de digérer. Si on ne se sens pas en insécurité ici les visages sont tout de même plus renfermé et les enfants s'accrochent aux vitres de la voiture si vous refusez de payer. C'est un peu déstabilisant mais on parle de quelques pesos donc pour nos bourses cela ne représente rien et puis quand on a compris le manège ce n'est plus aussi dérangeant. Il y a ensuite les groupes d'adultes qui font des pétitions (pour quoi ? On en sait rien, on a rien compris) dont la participation est facultative, nous n'avons pas testé nous avons payé pour plus de tranquillité.

Avec du recul je pense que la barrière de la langue à posé un problème pour vraiment appréhender ses populations parce que si les visages étaient moins souriants nous pensons que ces personnes méritaient qu'on s'y attarde et c'est sans doute nous qui n'étions pas assez souriant. Quand on voit comment ils vivent on se dit que nous non plus on ne serait pas mort de rire quand passe des étrangers dans leur belle voiture avec leur fringues de citadins et leur lunettes de marques !


Pour finir ce trajet de la mort qui tue nous arrivons à Oconsingo, dernière ville à 1h de San Cristobal.

Mon impression ? Vraiment très négative. La ville est très animée mais extrêmement sale, elle ressemble plus a une enfilade d'usines désaffectées qu'autre chose et c'est aussi là qu'a élu domicile le mouvement zapatiste qui fait blocus.


Vous allez penser mais quelle horreur !


En fait, si ce n'est que l'on en avait marre d'attendre nous avons plutôt suivi l'évolution de ce blocus avec beaucoup de curiosité. Tout d'abord on ne se sens absolument pas menacé, les locaux restent courtois et ne sont pas du tout agressifs, ensuite ce barrage concerne tout le monde ; touristes et mexicains ; et le passage n'est que de 100 pesos soit environ 5 euros.

Je vous raconte brièvement comment ça se déroule pour que vous compreniez pourquoi à un moment nous avons quand même beaucoup rit avec les filles.

Donc, une longue file de voitures s'étire devant nous. On stagne, puis on avance un peu. Personne autour de nous ne semble tendu ça à l'air d'être une habitude (et c'est effectivement le cas) puis finalement on arrive au barrage même, un gros groupe de zapatistes nous bloc la route avec picks-up et gros rochers au milieu de la chaussée. Là, un type nous dit de descendre et d'allé payer.

Ok, pas de problème François y va. Je vous plante le décor. Pour finir ce trajet de la mort qui tue nous arrivons à Oconsingo dernière ville a 1h de san Cristobal. Mon impression ? Vraiment très négative. La ville est très animée mais extrêmement sale, elle ressemble plus a une enfilade d'usine désafecté qu'autre chose et c'est aussi la qu'a élu domicile le mouvement zapatiste qui fait blocus. Donc une longue file de voitures s'étire devant nous. On stagne, puis on avance un peu. Personne autour de nous ne semble tendu ça à l'air d'être une habitude (et c'est effectivement le cas) puis finalement on arrive au barrage même, un gros groupe de zapatistes nous bloc la route avec pick-up et gros rocher au milieu de la chaussé. La un type nous dit de descendre et d'allé payé. Ok pas de problème François y va.

Je vous plante le décor. Ici on est pas mal monté en altitude et il fait frisquette. Tout le monde autour de nous portent blouson noir, jeans, bottes, la panoplie d'hiver quoi. Et nous nous arrivons d'Agua azul ou nous nous sommes baignés, donc nous sommes en maillot. François porte un joli short de bain à fleur aux couleurs vives. Il doit traverser la place et monter sur une estrade, ou son réunit une bonne trentaine de personnes, pour payer la taxe. Et bien, il ne se démonte pas , il y va, et nous dans la voiture on prend un des plus gros fou rire de tout le voyage en voyant notre petit François tel un phare dans la mer planté au milieu de tous ces visages patibulaires qui comprend pas grand chose à ce qu'on lui dit. Un très grand moment, dont on gardera un souvenir impérissable.

Passé Oconsingo, plus de barrage, plus de ville désaffectée, nous montons en altitude et le paysage change encore. Les palmiers désertent la place au profit de grands pins, les petits villages sont mieux entretenus, bien que toujours fait de planches mais les maisons ressemblent plus à celles des trappeurs canadiens.

Puis vient la délivrance. mais cela ferai l'objet d'un autre post. C'est comme un souffle d'air frais. Parce que je dois avouer que intérieurement je suis nerveuse, je tremble un peu de savoir ou nous allons atterrir. Après tout, je ne connais San Cristobal de las Casas qu'à travers ce que j'en ai lu sur internet et je me dis que si ça ressemble à Ocosingo alors nous allons rester deux jours barricadés dans notre chambre d’hôtel.​


Nous apprendrons plus tard que nous avons tout de même eu de la chance lors du blocus parce que passé 20h ils ne laissent plus passer personnes jusqu'au lendemain matin même en payant ! De plus, à ce moment là nous n'avions que 200 pesos en poche et pas un de plus, je ne sais pas comment cela ce serait passé si nous n'avions pas pu payer. En fait, on nous à expliqué qu'il fallait faire un grande boucle en retournant sur Palenque soit un trajet d'environ 10h !


En même temps on était prévenu, on savait plus ou moins dans quoi on s'embarquait (à part les topes !). Disons qu'en sortant des sentiers battus c'est un peu le risque et je dirais que ça fait partie du folklore ! On a vu mieux je vous l'accorde.


Maintenant, connaissant l'état des routes et sachant qu'il faut pratiquement doubler le temps annoncé par le gps nous décidons de revoir notre programme. Nous ne ferons pas les grandes cascades d'El Chiflon qui nous prendrait presque 6h allé-retour alors que nous devons prendre l'avion le lendemain matin assez tôt.

Trop épuisant pour le conducteur et difficile pour les passagers. A la place nous décidons de faire le canyon del sumidero qui est plus près de l'aéroport et de notre hôtel.

Je suis un peu déçu c'était le clou du spectacle mais j'avais quand même longuement hésité avec le canyon donc nous faisons contre mauvaise fortune bon cœur.


Canyon el sumidero


Le constat est mitigé.

En bon touriste et pour faire marché le commerce local nous commençons par faire nos emplettes ; un chapeau de paille pour Thaïs, une casquette pour Luna et un autre chapeau à la crocodile dundee pour François, pour moi nada, pas moyen de me payer la honte devant vous :)

La balade en bateau est sympa et le panorama est magnifique, c'est tout de même impressionnant d'être entouré de ces immenses falaises dont la plus haute culmine à 1000 mètres au dessus de la surface de l'eau. Le problème c'est que le premier tronçon de la rivière ressemble à une décharge sauvage et que si nous avons bien vue des oiseaux, nous n'avons malheureusement croisés qu'un singe araignée et un seul crocodile (dont j'ai hésité à vous mettre la photo tant l'arrière plan est dégoûtant)

En résumé comme le prix n'est pas exorbitant cela reste à voir mais ça ne pourra en aucun cas remplacer les cascades d'El Chiflon. Pour le coup, je suis vraiment déçue qu'on est pas fait le trajet, qui sait la route n'était peut-être pas si mauvaise. L'espoir fait vivre :)


Cependant, comme la ville de Chiapa de Corzo où se trouve le Canyon est très agréable et que nous sommes tombé en plein milieu d'une fête ; dont on ne connait pas la raison (c'est rageant, des que je rentre je me mets à l'espagnol sévère !!!) ; ça valait la peine d'y aller.

Je vous fait un point sur San Cristobal et Chiapa de Corzo dans le prochain post


Je vous laisse je tombe de fatigue et tout le monde ronfle à coté. Bisous la famille et les amis.


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