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#13 La baie de Magdalena, rencontre inoubliable avec les baleines

  • Photo du rédacteur: DansNosBagages
    DansNosBagages
  • 28 févr. 2018
  • 8 min de lecture

Dernière mise à jour : 7 déc. 2024



Il y a environ 4 heures de route pour rejoindre la baie de Magdalena et son petit port de pêche depuis Todos Santos. Après un gros petit déjeuner et une petite bronzette nous penons la route sur la fameuse transpeninsulaire. Très, très (très) longue route qui part de La Paz est traverse toute la longueur de la Basse-Californie jusqu'à Tijuana, soit à peu près 1800 km d'asphalte. La partie qui nous concerne jusqu'à Cuidad Constitucion est plutôt monotone. Le terrain est moins escarpé, la terre est sèche, les ocres ont laissé la place à une poussière blanchâtre qui teinte tout de gris. Même les cactus hésitent à pousser sur cette nature aride et inhospitalière, et cèdent régulièrement la place à leurs cousins de métal qui se dressent disgracieusement sur des centaines de kilomètres à travers le désert pour relier électriquement tous les villages qui jonchent cette péninsule.

Pourtant, il arrive encore qu'à la sortie d'une courbe, le paysage nous éblouisse encore de sa beauté. Les falaises de dentelles et les collines poussent à nouveau de terre, entraînant dans leur sillage les valeureux cactus, et alors, nous ressentons à nouveau cette sensation de liberté fasse à ses étendues sans fin.

J'avais noté sur mon programme de nous arrêter à El Conejo, malheureusement je n'avais rien noté d'autre. Ni pourquoi, ni ce que c'était. Google nous annonce que c'est à mi-parcourt alors on se dit que puisque je l'ai écrit on va le faire.

Au bout de deux longues heures sur la transpéninsulaire je me rends compte que nous avons loupé l'embranchement pour El conejo. Pas trop grave, il faut juste rebrousser chemin sur 5 kilomètres. On trouve cela tout de même bizarre puisque nous n'avons pas vu d'embranchement.

Après un petit demi-tour dans un nuage de poussière et de sable nous arrivons enfin à l'embranchement. Le mot ne décris pas avec exactitude la situation puisque en fait il s'agit d'une piste de sable qui s'enfonce dans le désert, ceci explique qu'on l'ai loupé ! On s'engage sur la piste en nous demandant tout de même sur quoi on va tomber. Nous nous retrouvons très vite au milieu de nulle part sur ce chemin de sable ou François est obligé d’enclencher le mode 4 roues motrices de la jeep. Les filles se régalent, ça monte, ça descend et pour le coup, vu de plus près le désert de Basse-Californie retrouve toute sa splendeur, c'est un régal pour les yeux.

Au bout d'une demie heure nous ne savons toujours pas pourquoi nous roulons dans cette direction mais on s'éclate comme des fous quand nous tombons sur un portail avec un gros écriteau propriété privé.

Que faire ? Le portail est ouvert, nous sommes au milieu du désert, si on fait demi-tour maintenant on ne sera toujours pas qu'est qu'il y a à voir à El conejo bien qu'à présent on se doute que se ne sera pas un joli petit village de bord de mer.

Le contre : Au bout du chemin des trafiquants de drogue ont privatisé le désert pour faire leurss petit trafics et stocker leur came en toute discrétion.

Le pour : C'est un ranch et les gentils mexicains qui y vivent comprendront aisément notre espagnol plus que parfait quand on leur expliquera que nous n' avons pas vu le panneau et qu'on pensait qu' El Conejo était un village.


On décide que le pour pèse plus lourd dans la balance parce que ici ce n'est pas Tijuana et qu'il y a tout de même peu de chance qu'un entrepôt clandestin de cocaine s'y soit installé ! On continue donc sur plusieurs kilomètres dans un paysage quasi lunaire quand on débouche sur LA plage du bout du monde.

Une petite colonie de mexicains s'est implantée là, soit 4 maisonnettes faites de planches et de tôles ( ce n'est pas eux qui risque de dealer !!!) dont les habitants ne lèvent même pas la tête sur notre passage et deux camions de touristes de l'extrême qui bivouac paisiblement.

Véritable cimetière à coquillages c'est un vrai plaisir que de se balader à la recherche de ces trésors de la mer. On y découvrira aussi des squelette de drôle de poisson tout rond comme des ballons et couvert d'épine géantes (des sortes de hérissons aquatiques).

Ce n'est pas la plus belle plage qu'on est vu loin de là mais c'est sans doute celle qui nous a donné le plus grand souffle d'air pur.


Puerto san carlos


Comme nous ne devions nous arrêter à El Conejo qu'une demi heure et que l'on y est resté bien plus d'une heure nous finissons donc le trajet de nuit bien que nous nous étions interdit de le faire. Ici, on est jamais à l'abri d'un tope et surtout d'une vache en plein milieu de la route (je parle d'expérience!) et en cas de pépin avec la voiture ce n'est quand même pas la situation la plus idéale surtout dans le désert. Nous arrivons donc à Puerto San Carlos bien après que les derniers rayons du soleil est désertés de ciel. Nous ne découvrons donc la baie de Magdalena qu'aux premières lueurs du jour. Elle n'a rien de particulier mais si nous sommes ici c'est uniquement pour naviguer avec les baleines grises qui viennent hiverner ici. Avant d'embarquer nous faisons la rencontre d'une grande famille de mexicaine (mère, filles, cousine etc...) avec qui nous aurons la plus longue conversation de tout notre sejour. Elle nous ferons rire, danser et partager un peu de leur folie.

Il était une fois mère nature


Dans leurs yeux séculaires c'est toute la sagesse de monde qui vient effleurer votre âme. Ces mères de la nature sillonnent les grandes profondeurs et dans leur infinie bonté, elles refont surface et nous laisse , nous pauvre mortel nous délecter de de leur ballet aérien. Flirtant avec les vagues elles s'approchent de notre embarcation et nous laisse même effleurer leur peau rugueuse et mouillée...

Hum, hum, élo tu t'emballe !!!

Oui parce qu'en fait ça c'est ce que je rêvais d'écrire, c'était MON grand moment, celui dont JE rêvais depuis plusieurs mois mais la journée fût quelque peu différente.

Avec du recul je pense sincèrement que l'on aurait d'avantage profité du spectacle qui nous a été offert si je ne m'étais pas monté la tête, et à celles des filles par la même occasion, à force de lire des blogs et de regarder des vidéos. En gros, si je n'avais pas mis la charrue avant les beauf. Donc, après 5 heures de route la veille, nous embarquons sur une toute petite lancha pour 6 personnes ( c'est vous dire si elle est petite) pour aller à la rencontre du majestueux géant des profondeurs marines.

Nous sommes super content, nous avons la lancha pour nous seul, du coup on se dit qu'on va pouvoir profiter à fond du spectacle.

Quand nous arrivons dans la zone où se ressemblent les baleines, celles-ci sont bien au rendez-vous bien qu'elles semblent moins nombreuses que prévu. Pas de problème, nous sommes au comble de l'excitation quand nous voyons les premiers geysers d'eau jaillir de la surface de la mer. Je suis au top, appareil photo scotché dans la main, go pro prête à tout immortaliser...

De plus, cela n'a rien à voir avec les autres sorties touristiques du même type, très peu de bateaux sont sur l'eau et aucun d'entre eux ne pourchassent les baleines pour ravir les touristes frénétiques et en mal d'action. Ici, tout se fait dans le respect de la nature. On se rapproche donc tranquillement de la baleine et l'on peut voir se gigantesque animal glisser paresseusement sur l'eau avant de courber le dos pour s'enfoncer dans les eaux noires et profondes de la baie clôturant son ballet d'un mouvement élégant de la queue et tout cela sans provoquer un seul remous.

C'est captivant ! Elle est énorme, sans doute 4 ou 5 fois la taille de notre lancha. Cette baleine vient de nous mettre en appétit, maintenant on veut les voir de plus près, on veut qu'elle vienne nous frôler, qu'elle nous laisse la toucher. Malheureusement, au bout de 3 heures il faut se rendre à l'évidence nous ne profiterons de ce spectacle qu'à distance.

Une famille de français avec qui l'on discutera plus tard nous confirmera que nous avons jouer de mal chance puisque eux ont eu l'immense privilège de les toucher, nous expliquant que les baleines venaient frôler avec affection les embarcations comme pour réclamer les caresses. Ce ne sera pas notre cas, aujourd'hui elles se tiennent à distance, nous approcherons la plus près à environ 2 mètres mais jamais moins.

Nous repartons donc pour La Paz avec un profond sentiment de frustration sans compter les 3 heures de route qui nous reste encore à parcourir et le fait que nous sommes encore fortement en retard sur le planning et que nous devrons à nouveau rouler de nuit . Cela restera tout de même un grand moment mais malheureusement pas à la hauteur de mes espérances. Je me promets à l'avenir de moins me faire de films concernant ce type de rencontre parce qu'après tout rien n'est jamais sûre quand les animaux sont en liberté et dans leur milieu naturel. Si on veut avoir un taux de réussite de 100% on va au zoo ou dans un aquarium. C'est ce que je n'arrête pas de me répéter pour digérer la pilule mais sur les premiers kilomètres du chemin de retour elle a un peu du mal à passer.

Pourtant si nous n'avions pas fait de si grands projets concernant cette sortie nous aurions été plus que ébloui d'avoir pu approcher de si près ces extraordinaires baleines grises.

Je vous rassure le chemin du retour se fera dans les meilleures conditions malgré la nuit noire de chez noire. A part une vache qui nous fera une petite frayeur.

Ici pas de réverbères, on est en plein milieu de nulle part alors quand soudain vous tomber sur une vache qui fait une halte sur la chaussée ça surprend croyez moi. On ne se plaindra plus jamais de nos pauvres petits sangliers. Et puis, à la tombée de la nuit ce désert qui nous semblait si tristounet, tout plein de grisaille prend des teintes plus chaudes, se pare même de rose et c'est un tout nouveau spectacle que nous découvrons alors. Je vous raconte quand même une petite anecdote et puis je vous fou la paix !

Donc nous sommes partie de Puerto San Carlos pour La Paz soit environ 250 Kms de rien. il y a bien quelques petits hameaux avec une pompe à essence mais ils ne sont pas légion. Au bout de trois quart d'heures je propose à François de conduire mais il refuse, me dit de dormir ou de faire mon blog. J'aurais dû trouver son instance suspecte mais sur le moment ça ne m'a pas parut étrange. Je me mets donc à écrire les lignes précédentes dans un silence monacal. Les filles sont tranquilles à l'arrière et François qui d'habitude chantonne ou sifflote garde obstinément le silence.

Tout à mon écriture je ne fait toujours pas attention à son comportement quelque peu suspect quand soudain il ralentit. Je relève la tête , m'attends à trouver une vache ou je ne sais quoi mais rien. Je le regarde et soudain je le vois pousser un énorme soupir.

Moi : Qu'est ce qu'il y a ?

Lui (un truc dans le genre) : Je viens d'avoir la peur de ma vie ! Ca fait exactement 59 kms qu'on est en réserve et j'ai cru qu'on trouverai jamais de station service. J'avais estimé qu'à 6O on tombait en rade !

Moi ( ce que j'ai envie de hurler ) : Et pour cause ON EST DANS LE DESERT !!!!

Moi ( ce que je lui dis ) : Tu te fou de moi, pourquoi tu m'as rien dit ?

Lui ( un truc dans le genre) : Ca servait à rien, pour que tu crises tout les 100 mètres, je crisais suffisamment pour deux. Et puis je n'avais pas besoin que tu me prennes encore plus la tête.

C'est pas faux (même si sa description de ma réaction ne me ressemble absolument pas :) mais j'ai quand même eu un peu envie de lui hurler dessus. En même temps, vu qu'on aurait dit qu'il venait de se taper un marathon à cloche pied je l'ai plutôt plaints. Vous voyez le genre , tremblement, bouffées de chaleur et tout et tout !


Voilou, voilou, on décolle pour Cancun et la dernier semaine de notre aventure.

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