#2 La tribu Maasaï
- DansNosBagages
- 21 févr. 2020
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 7 déc. 2024

Atterrissage En Tanzanie continentale !
Réveil difficile ce matin, mais après un déjeuner gargantuesque nous sommes fin prêt pour partir à la rencontre du peuple Maasaï. Je ne vous parle pas de l'aéroport de Zanzibar mais sachez seulement que c'est une expérience en soi !
Si la Tanzanie est l'union du pays Tanganica et de l'île de Zanzibar, seul le nom de ce nouveau pays les rapproche. Sur le continent l'influence arabe qui prédomine sur l'île laisse place au tendance européenne. Je parle bien de tendance parce que l'on est bien loin de trouver des similitudes avec notre propre pays.
En Tanzanie on peut rencontrer pas moins de 132 tribus différentes. Je n’ai absolument pas retenu leurs noms mais chacune d’entre elles a sa propre langue, ses propres coutumes et s’est plus ou moins ouverte à la modernisation.
Il y a donc 132 dialectes, qu’ils parlent dès le plus jeune âge, à la maison en famille, le swahili qui est la langue officielle depuis seulement 1963 et qu’ils apprennent à l’école, et l’anglais qu’ils maîtrisent tous pour la plupart selon qu’ils ont été scolarisés ou non.
On peut donc dire qu’ils sont polyglottes et pour nous c’est un exploit sachant que bien que l’école soit obligatoire ce n’est absolument pas une évidence pour beaucoup. Alors, quand on voit comment on galère en anglais je ne vous cache pas qu’on a un peu, beaucoup honte.
Les Maasaïs, une tribu d’éleveurs

Ce peuple nomade venu d’Egypte en suivant le cours du Nil pour trouver des pâtures à leurs élevages, a fini par se sédentariser dans la partie Nord de la Tanzanie vers la ville d’Arusha. On en retrouve également dans différents autres pays limitrophes.
C’est un peuple pacifique qui cultive et élève leurs chèvres et leurs bœufs à bosse (je crois que ça s’appelle des Zébus mais il faudra vérifier l’info !).
Après ce petit cours d’histoire place au déroulement de la journée.
Pour comprendre notre ressenti je vais à nouveau vous présenter la mentalité tanzanienne. Ici c’est « Pole pole, Hakuna matata » ou en français « Doucement doucement, pas de problème » et en plus clair : préparez-vous à attendre, ici c’est l’Afrique !!!
Dur dur pour nous autres qui courrons après le temps.
Prendre le temps (ou le perdre selon le point de vue de chacun) est une saveur que l’on a du mal à apprécier. Vous comprendrez sans doute dans quelle catégorie je me situe :)
Nous voilons donc partit à 9h de l’hôtel direction le village de Mogomi pour rejoindre le chef d’une famille de la tribu Maasaï, mais arrivés sur place l’attente commence. Le chef n’a pas sa voiture parce que sa voisine lui a emprunté pour amener sa mère à l’hôpital.
Une heure plus tard sans que la voiture ne soit jamais arrivée nous partons avec notre propre chauffeur. Vous devez vous demander pourquoi nous n’avons pas fait ça depuis le début ? Et bien nous aussi …
La route pour arriver au village Maasaï est ce qu’ils appellent ici « le massage africain », des trous, des bosses qui nous conduisent à travers un paysage verdoyant dont la végétation rase est balafrée de profondes ravines qui dévoilent cette terre brune rougeâtre caractéristique du continent africain.
Nous avançons doucement et croisons de toutes petites maisons faites de terres et de paille, des Maasaïs en tenue traditionnelle, d’autres qui l’ont délaissée au profit de tenues plus contemporaines et des troupeaux de chèvres et de vaches.
La famille du chef Alesaï

C’est la maman qui nous accueille, tout en sourire, en perle colorées et en discrétion. La communication est impossible même avec notre guide parce qu’elle ne parle pas le swalhi mais uniquement le maasaï cependant elle se prendra d’affection pour les filles et m’offrira un joli collier « de maman à maman ».

Des huttes faites de terre, d’urine, d’excrément et de cendre pour les murs, de la paille ou de la tôle pour le toit. Un lit, un canapé et un vieux feu dont l’odeur de cendre embaume encore l’air pour parfaire le décor. Dans le jardin, vaste étendu d’herbe baignée de soleil dont seuls quelques arbres offre une ombre sommaire, des chèvres gambadent au gré de leurs humeurs.
Le village est calme, les jeunes sont partit surveiller les chèvres.
Il reviendront en fin d’après-midi tout en damier rouge ou bleu, excités de nous montrer leur fameuse danse traditionnelle.
C’est une danse très particulière que je vous laisserai découvrir en vidéo. Les filles apprécieront très moyennement cette danse qui exige un certain rapprochement entre les hommes et les femmes.
Comme vous l’aurait compris nous avons bien sûr dû participer. Après avoir revêtus l’habit traditionnel et ornés du fameux collier Maasaïs pour les femmes nous nous sommes joints à cette démonstration pour le moins particulière.

Pour comprendre le malaise des filles, il faut situer les mœurs locales. Bien que le mariage des jeunes filles soit illégal, il reste encore pourtant d’actualité. De plus, la femme blanche représente l’exotisme et la richesse qui subjugue sans aucun doute ces jeunes hommes perdu au milieu de nulle part. C’est ainsi que nos deux petites chéries ont attiré certaines convoitises. J’avoue que quand l’un d’entre eux a pris Thaïs part la main j’ai moins même ressenti un petit malaise.
Pas de soucis les grands parents nous sommes rentrés avec elle après avoir refusé poliment quelques troupeaux de chèvres J Je plaisante, il n’y bien sûr pas eu de demande de ce genre.
Nous n’aurons vu au final que très peu de femmes et si elles paraissaient yout d’abord sur la défensive nous aurons eu droit par la suite à quelques sourires et à quelques rires . Notamment lors de la danse, quand François nous a fait une démonstration digne d’Elvis Presley du fameux saut maasaï mais aussi lorsque nous sommes allés récupérer l’eau à la marre pour la maman.
Parce que si les hommes s’occupent des troupeaux, les femmes s’occupent de tout le reste. Nous voilons donc partit moi avec ma bassine sur la tête et les filles avec leur bidon accroché au front comme des mules.
La marche sous ce soleil de l’enfer qui vous brulent même les oreilles (je parle en connaissance de cause ; ne jamais oublier de mettre de la crème solaire sur les oreilles c’est fatal) est éprouvante, mais quand on découvre la marre emplit de boue ocre on reste perplexe. Cette eau est à peine bonne pour le bétail alors de là à ce qu’il la boivent ! Très sceptique nous leur demandons une démonstration. Après un gros fou rire et une belle grimace la femme du chef avalera vaillamment sa tasse de boue.
Le chemin du retour sera encore plus fatigant avec nos seaux pleins. Du moins pour les petites françaises chochottes que nous sommes, l’autres femme quand elle nous fera une démonstration de sa dextérité en marchant tranquillement, sa bassine sur la tête, les bras ballants, sans en renverser une goutte. Pour ma part j’ai bien dû tenir une seconde sans les mains !

Le déjeuner constitué d’une polenta de maïs, de légumes en sauce et de haricots ne sera pas apprécié par tous les convives à sa juste valeur. Je parles des filles bien sûr mais on ne pourra pas dire que nous n’avons pas mangé local. On attend les répercussions de cette expérience sur notre transit mais pour l’instant tout va bien. Hakuna Matata !
Notre ressenti

Bon pour ceux qui ont lu le post sur l’itinéraire vous savez que j’appréhendais le coté factice de cette rencontre.
Je vais affirmer une chose dont on est sûr, ce n'est pas factice et c’est véritablement leur mode vie.
On croisera d’ailleurs tout autour d’Arusha de nombreux maasaïs en habit traditionnel chaussés de leurs claquettes en pneu, armés de leur bâton marchant inlassablement aux coté de leurs troupeaux dans les vastes étendues de la savane. Leurs tous petits villages, regroupement de ces rustiques maisonnettes fleurissent régulièrement dans les plaines immenses qui caractérisent la Tanzanie.
Il existe cependant bien des différences entre les maasaïs eux-mêmes. Si certains sont encore fermement ancrés dans leurs traditions, beaucoup travaillent dans les petites villes et y dorment, ne revenant au village qu’occasionnellement. Certains portent donc leur grand tissus à damiers colorés, d’autres sont habillés comme vous et moi et d’autres encore sont un mélange des deux ; tissus traditionnel, basket au pieds, montre au poignet, et portable à l’oreille.
Les plus impressionnant d’authenticité restent ceux qui vive dans les confins du parc national du Ngorongoro. Il n’y a pas de mot pour le décrire, il faut le voir pour le croire. Jamais je n’aurais pensé qu’à notre époque cela existait encore et pourtant ici c’est presque la norme. Pour nous, le plus impressionnant est de voir les femmes puiser l’eau dans les mares, laver le linge au même endroit, l’étendre sur les branches basses des arbres et surtout voir les tout petits enfants qui gambadent, livrés à eux-mêmes dans cet océan de verdure, côtoyant zèbres, girafes, gnous et autres animaux bien plus dangereux.

Par contre notre seul regret est la lenteur de cette journée. Si vous vous rappelez ce que je vous ai dit plus haut, « pole, pole, hakuna Matata » a pris ici tout son sens. Parce que nous avons eu d’interminables moments d’attentes qui ont mis notre patience à rude preuve. Disons que ce que nous aurions pu faire en une demi-journée nous a pris ici le double.
Nous découvrirons dès le lendemain que cela sera une constante de notre séjour en tanzanie :)
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