#3 San Blas
- DansNosBagages
- 24 mars 2019
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 7 déc. 2024

En allant au San blas on savait plusieurs choses, cet archipel de 300 et quelques ilots est absolument paradisiaque, c'est cher mais très rudimentaire, la tribu des Guna Yala qui y vit de manière autonome n'est pas avenante, et si la pluie est de la partie cela peut vite se transformer en enfer.
Je reviens pour vous sur ce que l'on croyait savoir et ce dont on est absolument sûr à présent.
Des îles paradisiaques

Pour répondre à cette question il faut que je replace le contexte de ces 3 jours ou nous avons vécu dans la peau de Robinson Crusoe.
Cette excursion devait être l’apothéose de notre voyage, le saint Graal, notre grosse folie, d'ailleurs l'achat du drone a été réalisé dans le but ultime de filmer ses merveilleux îlots.
Mais c'était sans compter sur ce bon vieux père nuage et cette garce de mère la pluie.
Rétrospective de 2 jours à surfer sur la vague de la crise de nerf et d'une journée au paradis.
Ces îles se méritent, après le parcours du combattant qu'il faut effectué pour y arriver, à savoir, debout à 4h30 du matin, 3h de 4x4 entasser à 7 personnes dont 1h30 qui ressemble à s'y méprendre au montagne Russes d'Eurodisney, et 40 minutes de bateau mouvementé (ou maman y perdra d'ailleurs un oeil ; j'y reviendrai plus tard), quand on pose enfin les pieds sur notre îlot c'est sans doute avec le même sentiment de soulagement que celui des croisés à leur arrivée en Terre Sainte.
Malheureusement pour nous, le mauvais temps nous minera vite le moral. Et cela pendant deux jours.
La pluie et de lourds nuages gris assombriront le ciel et emporteront avec eux les diverses nuances de bleu. Le vent nous empêchera de faire décoller le drone et les vagues de faire toutes les excursions que nous avions prévu. Nous nous retrouvons donc cloîtré dans notre hutte sans rien à faire à part grincer des dents.
Dans notre malheur nous ferons la connaissance d'un très charmant couple de québécois qui partagera notre souffrance et quelques bières accoudés au comptoir du bar de plage. C'est un grand mot pour ce cabanon qui vend des boissons mais c'est tout de même sa destination première donc ça fera l'affaire.
Bon j'en rajoute un peu dans le mélo et je vous entends déja me critiquer de râler alors que j'ai la chance de me retrouver sur une petite île toute mignonne, bordé de sable blanc et d'eau turquoise et dont on fait le tour en 15 minutes montre en main. J'avoue je plaide coupable !
Le panorama est tout de même très beau mais sur le moment on se dit que le jeu (et surtout le prix) n'en valait pas la chandelle.

Heureusement pour nous Saint Soleil finira par répondre sa lumière et faire exploser un véritable feu d'artifice de couleur sur toute la surface de la mer pour notre (ma) plus grande joie. Etant quelqu'un d'assez connecté à cette icone j'avoue que je passe facilement des pleurs aux rires en fonction de la luminosité pour le plus grand malheur de mon entourage !
Nous aurons enfin la possibilité de faire une excursion sur une très jolie île rempli d'étoile de mer ou vit une unique famille et nous baigner dans une piscine naturelle en plein milieu de la mer.



Pour répondre donc a l'une de nos idées préconçues. Oui les îlots sont absolument paradisiaques mais en cas de mauvais temps c'est vraiment pas folichon.
La cabane des trois petits cochon

Je ne sais plus qui de Nif-Nif, Naf-Naf ou Nouf-Nouf était l'heureux propriétaire de la cabane en bois mais c'est nous qui en avons hérité.
Murs de bambou, toit en feuilles de palmier et filet d'eau froide dans la salle de bain, le tout posé sur les vagues et en première ligne en cas de fortes rafales de vent.
En vérité, ce ne fut pas aussi difficile que nous l'avions imaginé. Les maisonettes étaient proprettes, les lits confortables et pour la douche à l'eau froide, après 3 semaines de ce traitement ce n'est plus aussi dérangeant.
Mon seul inconvénient fut la nourriture. Midi et soir c'est poisson frais pané, riz et beignets de bananes plantains. Dit comme ça ça peut faire envie mais pour nous c'est l'overdose.
Pour répondre dons à notre deuxième idée préconçue, oui c'est très rudimentaire pour le prix mais c'est assez confortable et surtout ça fait parti de l'expérience.
La tribu des Guna Yala

Il faut comprendre un peu le fonctionnement de ces îles pour concevoir les échanges entre cette tribu et les étrangers.
Si il est vrai qu'elles vivent en grande partie du tourisme ce n'est pas leur seul source de revenus. Ils tirent bien évidement profit de la mer mais aussi d'un bon gros lopin de terre sur le continent qui leur permette de faire de l'agriculture.
Il faut aussi savoir que toute les îles ne sont pas destinées au tourisme. Celles sur lesquelles il vivent véritablement non aucune interaction avec les étranger. C'est sur celle-ci qu'il y les commerces, les écoles et que les tribus vivent selon leur coutumes.
Puis il y a celle qui accueil les touristes. On n'y croise que très peu de femme en habit traditionnel, pratiquement aucun vieillard (qui doivent préférer le calme des îles cités) mais un ribambelle d'enfant de tout age qui pour la très grande majorité ne va pas à l'école comme nous le découvrirons plus tard.
Si il est tout de même possible de faire des excursions sur l'une de ces îles cités, j'avais lu que l'accueil n'était pas des plus chaleureux et que l'excursion semblait très factice. Comme nous ne souhaitions pas transformer notre séjour en visite d'un zoo Humain nous n'avons pas fait ce genre d'excursion.
Par contre nous avons clairement pu établir un contact avec les habitants de notre île, en très grande partie grâce aux enfants. Ils ont cette extraordinaire faculté à passer au travers de la barrière de la langue et des cultures.
Rien que pour voir les filles jouer avec tous ces petits Gunas l'expérience valait clairement le déplacement. Et quelle prise de conscience pour elles que de les voir si enthousiastes et plein de vie alors qu'ils vivent entassés dans ces petites cabanes, sans le confort dont nous avons si grandement besoin, sans une multitude d'écrans en tout genre et avec pour seul terrain de jeu une toute petite île.
Elles ont aussi été ébahis de voir les plus petits se balader tout nu et faire leur besoin au gré de leur humeur, voir les plus grandes assisent en ribambelle se tresser les cheveux, voir les grandes soeurs qui ont à peine leur age s'occuper des nourrissons et les ados travailler comme des hommes au bien-être des touristes.